Synopsis
Le 12 janvier 2010, la République d'Haïti est violemment frappée par un tremblement de terre d'une magnitude de 7.3 sur l'échelle de Richter. Plus de 200 000 personnes perdent la vie et 1,5 million de personnes sont directement affectées.
Une conférence internationale de bailleurs de fonds s'est tenue le 31 mars dernier à New York et onze (11) milliards de dollars US ont été accordés pour mettre en place la « reconstruction » d’Haïti selon les plans soumis par le gouvernement haïtien. Cela se fera via la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) mandatée pour 18 mois et coprésidée par l’ancien Président américain Bill Clinton et par l’actuel Premier Ministre haïtien, Jean-Max Bellerive.
Il va s'en dire que l'accouchement de cette nouvelle institution (CIRH) a été compliqué. Des nombreux côtés de la table des négociations, la confiance n'est pas la denrée la plus généreusement répartie. Les bailleurs occidentaux se méfient de la partie haïtienne et se sentent en concurrence les uns vis à vis des autres. Il ne faut pas perdre la face et en même temps chacun est tenu de démontrer sa générosité. Les Haïtiens eux, moins organisés, en position de faiblesse chronique, ont peur de se faire déborder.
Déjà, le budget global acquis, le processus de décaissements de fond est plus complexe qu’il pourrait paraître. Fait inacceptable, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Dans un rapport publié récemment, le sénateur américain John Kerry se plaint déjà que les fonds ne seraient pas dépensés aussi diligemment que prévu et parle de processus de reconstruction « bloqué ».
Le film va suivre le gouvernement haïtien, le clan Clinton, les représentants des Nations Unies, les différents intervenants étrangers et les Organisations Non Gouvernementales. Le film s’attachera également à suivre la société civile haïtienne. En d’autres termes, suivre les décideurs et ce à qui ces décisions sont destinées.
Le chantier haïtien est un formidable « case study » de « l’aide » internationale, de dimensions colossales. Le monde y est présent et chacun y essaie sa potion magique.
Et dans tout ça, le peuple haïtien veut encore pouvoir détenir les clés de son destin et insiste pour changer une bonne fois pour toute (pour lui et pour les autres) le paradigme et la logique de la « généreuse » aide internationale.
Par le biais d’une observation in vitro et de longue durée, et d’un point de vue haïtien, l’objectif de ce film est de démonter les mécanismes qui influencent la vie de millions d’hommes et de femmes - les populations « cibles », les « victimes » ; les rapports de force, les conflits et les contradictions en œuvre dans la grande messe internationale qui s'est mise en place au chevet d'Haïti, pour sa reconstruction.